
Malgré les limites et les insuffisances, l’instrumentalisation politique des organisations internationales dans l’optique de l’intégration régionale, il y a lieu d’admettre que ces organisations participent à la recherche d’une légitimité internationale, d’une régulation globale des relations internationales.
C’est dans cette vue que l’IRGES intègre ses réflexions sur l’avenir probable de la gouvernance des questions internationales et régionales. La RD Congo prétendant au leadership géopolitique et géostratégique de l’Afrique, cette dernière doit consolider la réappropriation de son destin. A l’heure où les autres régions du monde s’organisent en espaces intégrés, économiques, géopolitiques et culturelles, l’Afrique semble échapper à cette tendance, même si elle tente désormais de l’infléchir.
Pour consolider cette volonté de construire une Afrique intégrée et une République Démocratique du Congo occupant sa place dans le concert des nations, l’IRGES préconise des initiatives scientifiques luttant contre la fragmentation de l’Afrique, plus qu’elle ne l’a fait au cours du dernier demi-siècle.
Réflexions qui tentent de répondre à la problématique de la profusion des organisations régionales, sous-régionales, sectorielles et commerciales à l’état des plus embryonnaires des processus d’intégration et de régionalisation et d’y remédier.L’Afrique connaît des situations d’instabilité liées aux migrations régionales, à l’éclatement des Etats, aux recompositions géopolitiques.
Le continent africain n’en finit pas de se transformer sous les effets conjugués de la démographie, de l’urbanisation massive et des ambitions économiques, militaires ou religieuses.
Ces conflits et mouvements coïncident rarement avec le cadre étatique et redessinent les nouvelles frontières du continent. Le continent africain a, depuis ses indépendances, refusé de faire le choix de la puissance, le choix de l’enrichissement utile et le choix du génie créateur innovant.
Il s’agit d’un véritable refus parce que ce continent a tout pour orienter autrement sa destinée. Tout le monde sait, tout le monde dit qu’il a des richesses naturelles fabuleuses : le sol, le sous-sol, le soleil et de merveilleux écosystèmes nécessaires pour faire émerger des puissances régionales voire mondiales.
Ce qui lui a manqué, ce sont les qualités des richesses humaines et des ressources de créativité pour une gouvernance féconde. Le développement de ses ressources humaines ne dépend pas de l’étranger. Il est une dynamique endogène que le continent n’a pas voulu déclencher par la production des rationalités, des valeurs et des utopies nouvelles.